La Gastronomie Kirghize

La cuisine au Kirghizistan

La cuisine kirghize, de par son héritage profondément ancré dans le nomadisme, lui-même à la base de l’identité de la nation, s’est développée autour de la nation du strict nécessaire. Les Kirghizes, des siècles durant, vivaient en nomades, ne voyageant qu’avec le minimum pour survivre, c’est-à-dire leurs animaux d’élevage (moutons, vaches, chevaux), qui composaient ainsi la base de leur alimentation, entre viande et lait. Les plats se devaient de pouvoir être conservés plusieurs jours, du fait de la mobilité de vie de nomade. Ainsi, la viande était cuite à l’eau et accompagnée d’une sorte de pâte de pain qui résistait bien aux nombreux voyages.

Les longs et rugueux hivers ne laissaient que trop peu d’opportunités pour faire pousser quoi que ce soit dans la terre, forçant la population à manger majoritairement de la viande et à se tenir chaud avec de la graisse de mouton, entre autres. Mais une fois arrivés en été, les nomades profitaient des récoltes de pommes de terre, carottes, choux etc. qu’ils mélangeaient à la viande dans de très grosses marmites, le tout accompagné parfois de nouilles.

L’élevage d’animaux était aussi l’occasion de consommer différents produits laitiers, entre beurre, yaourt et le fameux Kumis, à base de lait fermenté de jument. Sa variation légèrement alcoolisée existe également, sous le nom de Kymyz.

Et au pain typiquement français accompagnant les repas que nous connaissons dans nos contrées, le Kirghizistan possède ses équivalents, tels que le Boorsok, sortes de bouchées de pain frits ou encore le Naan, pain plat et rond et cuit au four, très répandu en Asie Centrale.

S’il est ainsi compliqué de faire abstraction de viande en ce qui concerne le déjeuner et le dîner, le petit-déjeuner est quant à lui assez similaire à ce qu’on peut trouver en Occident, avec thé, pain (boorsok), beurre et confiture.

Tout cet héritage et ces différentes saveurs se retrouvent encore aujourd’hui dans les plats kirghizes. Cependant, ayant été traversé par pas moins de trois principales routes de la fameuse Route de la Soie, le Kirghizistan a ainsi vu passer bon nombre de marchandises et spécialités en provenance de pays voisins, telle que la Chine, dont le riz et les raviolis se trouvent ici à peu près partout aujourd’hui. Mais au-delà des mets eux-mêmes, ce sont aussi des techniques de cuisson venues d’ailleurs qui ont été adoptés par les cuisiniers kirghizes : par exemple, il est désormais assez fréquent de faire griller la viande comme pourraient le faire les Turcs.

Ce mélange de cultures et de saveurs peut s’expérimenter au cours de vos visites des nombreux bazars des villes, héritages millénaires reflétant la culture du Kirghizistan mais aussi les influences reçues des autres pays. Par exemple, le gigantesque bazar d’Osh (Sud du pays) vieux de plus de 2000 ans, propose une combinaison d’épices, de fruits et autres mets savoureux qui seront sans aucun doute tout nouveaux pour vous.

Plats notables à essayer au Kirghizistan

  • Shashlik: brochettes de viande (mouton, poulet ou boeuf), street food populaire du Kirghizistan, accompagnées de tranches d’oignons et de concombres
  • Beshbarmak: plat souvent dégusté au cours de cérémonies fait à base de viande de mouton ou de cheval cuite dans un bouillon et servie sur des nouilles
  • Plov (Paloo): viandes (ou fruits pour les végétariens) et légumes frits accompagnés de riz, piment et herbes
  • Laghman: inspiré des plats de l’Ouest chinois, nouilles plongées dans du bouillon épicé et salé contenant de la viande, des oignons, herbes et autres carottes et poivrons
  • Manty: raviolis à la viande, oignons et pommes de terre, à tremper dans du vinaigre, sauce aigre-douce etc.
  • Samsa: assez similaire aux samoussas, mais ici fourrés avec de la viande de mouton, boeuf ou poulet, mais aussi du fromage, de la citrouille… Très populaires sur dans les bazars et un peu partout dans les villes, ils sont un parfait petit en-cas.